Terminé le Ironman?.. Maintenant Quoi???

Allez-vous vous inscrire en 2018?

La préparation d’un Ironman prend beaucoup de temps dans la vie d’un athlète...

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Tout son focus est sur la compétition, d’arriver en santé et prêt. Tout ce que l’athlète fait dans sa vie, quelque mois avant le grand jour, est en lien avec le Ironman. Sa nutrition, sa récupération.. et son temps “libre” est dédié en préparation pour UNE journée de compétition. Les athlètes se placent des objectifs, et focus sur l’objectif qu’il ou elle veut atteindre. L’objectif peut être tout simplement de terminé l’événement et pour d’autre faire un temps spécifique. L’ athlète “sleeps, eats, talks’ ironman. 

Mais, qu’est ce qu’il arrive une fois que l’Ironman est passé? 
L’athlète peux sentir un vide, perdu ou une perte de motivation suite à l’événement.  Il peut se poser la question “Maintenant Quoi?”

 

Pour l’athlète qui atteignent leur objectif, il vit sur une vague d’excitation qui va éventuellement cesser. Pour l’athlète qui n’a pas atteint son objectif, la déception peux prendre ampleur.

Naturellement le niveau d’intensité d’entrainement va diminuer post-ironman. La récupération est IMPORTANTE.  Les études démontrent que l’exercice peut être utilisé (mais souvent peu utilisé) comme un traitement naturel d’une dépression légère. Des endorphines et de la sérotonine, des substances chimiques cérébrales, sont dégagées lors de l’activité physique. Le coureur qui ressent le “runners high” est expliqué par les endorphines. La sérotonine est la substance chimique cérébrale qui aide à régler l’humeur. Donc, une fois que l’intensité d’entrainement change, le niveau d’endorphines et de sérotonine va ainsi changer, ce qui peut expliquer le changement d’humeur dans l’athlète. Après un Ironman, l’athlète prend une pose et s’entraine moins. En conséquence il relâche moins de sérotonine qu’il a été habitué lors des derniers mois, donc l’humeur change. Il peut ressentir des symptômes de “vide” ou un manque de motivation.

Les Blues?

Pendant des mois, l’athlète est habitué à une certaine routine. Lève-tôt, entrainement, travaille, entrainement, entrainement, et encore plus d’entrainement. Après un ironman la routine change. Un des symptômes que l’athlète ressent est un vide ou de la culpabilité. L’athlète s’est habitué à une diète spécifique pour optimiser la performance, et a consacré des heures pour s’entrainer. L’athlète peut sentir une culpabilité de célébrer son succès en prenant une bière, ou manger une poutine! Mais, garder en tête que l’équilibre de vie est très importante! En s’entrainant pour l’Ironman, les athlètes n’ont pas nécessairement d’équilibre. Leur priorité est leur préparation de la compétition. C’est OK pour un certain laps de temps, mais c’est aussi important de réfléchir et restructurer ses priorités après l’Ironman. Donc, le vide et la culpabilité post-ironman peuvent être expliqués par le changement soudain de routine.

Comment éviter les "blues"?

Je crois la meilleure manière de ‘l’éviter” est dans sa préparation. Il n’y a pas juste une préparation avant compétition, mais il y a aussi une préparation après compétition. 

L’établissement d’objectifs adéquats avant et après la compétition est d’après moi un outil indispensable.

 

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Donnez-vous un temps de repos, prenez le temps de réfléchir sur vos performances. Qu’est ce qu’il a bien été? Qu’est ce que vous avez appris? Si c’était à refaire, qu’est ce que vous auriez fait de différent? Une réflexion positive, MAIS constructive sur la performance est aussi importante que l’entrainement que vous avez mis dans votre préparation. Si vous planifiez faire un autre Ironman, retirer les “leçons apprises” va vous aider à établir des nouveaux objectifs.

Plusieurs athlètes foncent et s’inscrivent automatiquement dans un autre Ironman. Donnez-vous assez de temps pour bien y réfléchir? Est-ce que vous avez aimé le processus de préparation ? Si oui, excellent! C’est important d’aimer le processus d’entrainement. Car, la compétition, c’est finalement.. le bonbon!! 

Une autre tactique d’éviter les blues post ironman est de connaitre son POURQUOI. Pourquoi vous faites des ironman? Qu’est-ce qui vous motive ou vous drive? Si votre motivation est intrinsèque, la passion va surmonter le “down” ressenti. Si votre motivation est plus extrinsèque, ex. faire partie d’une équipe, le sociale, retrouver du bonheur, dans ce cas la motivation est, influencer par un facteur qui n’est pas 100% dans notre contrôle, donc la motivation peux être dur à aller retrouver lorsqu’on ressent les “blues”

 

L’entrainement intensif et continu que requiert l’accomplissement d’un triathlon Ironman entraine-t-il une sorte de dépendance ?

Si oui, comment se servir autrement qu’en s’inscrivant pour un autre défi d’endurance ?

Oui ça peut. Les études de Shofield, Dickson, Mummery & Street discutent comment les triathlètes peuvent s’établir des objectifs. Leurs études démontre que si un athlète se fixe un objectif qui à une conséquence (ex. Je serais plus heureuse si je me qualifie pour Kona), cet objectif me dit que la personne recherche une certaine émotion, et il croit qu’il va le ressentir, si et seulement si, l’objectif est atteint. Mais ce n’est pas nécessairement le cas. Si l’athlète atteint son objectif, il va être heureux, mais le serait-il réellement? Si l’athlète ne l’atteint pas, comment va-t-il réagir? La question à se poser est, si l’athlète est heureux, lors de ses entrainements? Est-ce que les entrainements lui apportent du bonheur? Est-ce qu’il est passionné de ce qu’il fait?  Si oui, ceci est un objectif sain. Par contre, si les entrainements sont pénibles et que l’athlète espère ressentir autre chose une fois que l’événement est terminé il risque d’être déçu. En conséquence ce genre d’athlète va se fixer un autre objectif assez rapidement pour arrêter le “saignement”.  Je crois ceci est une méthode de mettre un pansement sur le bobo. 

Je travaille beaucoup avec les athlètes l’appréciation du moment présent. La compétition est un “milestone”. Le résultat ne définit pas l'athlète, et le titre “ironman” ne définit pas une personne. Prenez le temps de réfléchir si vos objectifs sont saints. Est-ce que vous avez de l’équilibre dans votre vie? Est-ce que vous avez du plaisir?

Prenez le temps de repos et de bien réfléchir si vous êtes prêt à 2018. Réévaluer votre "pourquoi". Si vous avez de la misère à vous remettre de votre performance, et que vous ressentez un vide et un manque de motivation qui ne se termine pas, je vous encourage fortement d'aller chercher de l'aide d'un psychologue sportif ou d'un préparateur mentale bien certifié (https://www.cspa-acps.com). Ceci sont des gens spécialiser dans la science du sport, qui sont là pour vous aider.
 

On se voit en 2018?! 

Sources: 
Shofield, Dickson, Mummery & Street (2002). Dysphoria, Linking, And Pre-Competitive Anxiety In Triathletes. Athletic Insight, Online Journal of Sport Psychology, 4 (2)
Duda, J. L. (1992). Motivation in sport settings: A goal perspective approach. In G. Roberts (Ed.). Motivation in Sport and Exercise (pp 57-91). Champaign, IL: Human Kinetics. 
Martens, R., Vealey, R., & Burton, D. (1990). Competitive Anxiety in Sport. Champaign, Ill. Human Kinetics.